Aïn-EL-Turck La Plage

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Lu pour vous

Les derniers échos


 Le Midi-Libre du 29-10-2017





L'Echo d'Oran du 8 janvier 2015






Toussaint 1954: une trentaine d'attentats antieuropéens fait basculer l'Algérie dans la guerre. Huit ans plus tard, plus d'un million de pieds-noirs, spoliés, traumatisés, chassés d'un pays où ils croyaient être chez eux, sont « rapatriés » en catastrophe en métropole, où leur exode est minimisé et leur mémoire piétinée, alors que la plupart ne sont pas de riches colons « à cravache et cigare », comme disait Camus, mais des ouvriers et des ingénieurs, des enseignants et des médecins, des commerçants... Documents à l'appui, Alain Vincenot retrace l'histoire de la présence française en Algérie, du débarquement de Sidi Ferruch (1830) aux accords d'Évian (1962). Surtout, il donne la parole aux pieds-noirs de tous milieux: un avocat dont le père était lié à Ferhat Abbas et au général Jouhaud ; l'épouse d'un homme engagé dans la branche armée de l OAS ; la fille d un résistant juif proche des milieux chrétiens anticolonialistes ; une des victimes de l'attentat du Milk Bar, à Alger, en 1956 ; la fille d'un habitant de Sidi Bel Abbès, disparu lors du massacre du 5 juillet 1962 à Oran... Simples et précis, leurs récits sont irremplaçables. Ils témoignent, dit Boualem Sansal, de «ce que fut au jour le jour, avec ses heurs et ses malheurs, ses espoirs et ses désillusions, la vie de ces migrants venus de toute la Méditerranée, ces Français de la Métropole, ces Juifs, ces Arabes, ces Berbères, qui étaient tous si proches et si lointains».





Les changements qu’a connu la Daïra d’Ain El Turck à travers les années ne sont sûrement pas tout à fait à son honneur, car les signes distincts qui la rehaussaient au rang de ville de standing n’y sont plus. Compliqué à gérer tout ça, surtout quand le manque de projets structurants ne pansent pas les plaies du chômage, que les espoirs s’effondrent, alors qu’on multiplie les incitations pour que le “privé” investisse dans le secteur du tourisme.

Les cités-dortoirs en nombres incalculables, les affreux lotissements sociaux qui n’arrivent pas à contenir ses éternelles demandeurs de logements et dont le schéma est en totale contradiction avec les qualités reconnues de cette région en matière d’urbanisme et d’architecture ne font plus rêver au qualificatif tant recherché d’Ain El Turck ou la belle corniche oranaise. Pendant des années, le laisser-aller et la dégradation de la qualité de la vie, notamment dans la dernières décennies noires , se sont soldés par un état de clochardisation de toute la daïra surtout son Chef lieu.

Le manque de prise en charge des infrastructures d’accueil, qui font la beauté et l’importance d’une ville balnéaire telles que les hôtels, les complexes, les bungalows, les espaces verts, les loisirs, la propreté des rues et des artères, la sécurité, les rues larges et ombragées ainsi qu’une occupation rationnelle des espaces, rétrécissent comme une peau de chagrin.

Des petit commerces par çi par là de « Kalentica » ou de petits « Hammassa » ne peuvent donner à Ain El Turck le rang et le standing digne d’une cité touristique.
D’une cité de séjour et de vacances, elle s’est transformée en ville, grâce à son statut de zone d’extension touristique (ZET) avec, notamment, l’implantation de complexes et d’ hôtels sur pratiquement toute la cote.

C’est un exemple concret de ce qu’une évolution et un développement lent apportent comme inconvénients dans une région où il faisait pourtant bon vivre.

Cette cote est devenu totalement défigurée par les nouvelles constructions inesthétiques dont la conception est sujette à critiques. Dans cet ordre d’idées, les nombreux lotissements se distinguent et se caractérisent par une succession de bâtisses laides où tout centre de vie et d’activités sont inexistants. Ces images douloureuses constituent une plaie béante de tout le littoral oranais qui paie actuellement l’addition.

Beaucoup de riverains se demandent si ce lieu paradisiaque redeviendra-t-il comme avant ? Il est difficile d’y répondre, surtout pour ceux qui ont connu Rocher de la Vieille, Cap Gros, Bouisseville, Paradis-Plage, Claire-fontaine, Rue Milinette dans leurs meilleurs moments. Tout espoir ne semble pas perdu pour réhabiliter les communes balnéaires composant la Corniche pour qu’elle puisse enfin retrouver son véritable visage.

Quelques jours nous séparent d’une saison estivale bien chaude à tout les niveaux; le projet de la mise sur pied d’un plan de circulation de la ville de Aïn El-Turck a pris un retard considérable et risque de ne pas voir le jour si des considérations d’ordre purement administratif continuent de bloquer l’initiative des professionnels de l’infrastructure routière. Tout le monde sait que la route de la Corniche est et reste « une véritable morgue routière« . Entre 15 et 20 accidents de la circulation, dont 4% sont mortels, surviennent mensuellement sur le tronçon routier qui mènent d’Oran jusqu’aux Andalouses. La route de la Corniche oranaise reste cette route dangereuse et risquée qui a tué des centaines de personnes, le tronçon routier, tortueux, ne permet pas une fluidité du trafic qui ne s’arrête presque jamais; camions à grands tonnages ,cars et voitures s’entrecroisent toute la journée.

En dépit des décisions prises par l’autorité de tutelle, interdisant la circulation des véhicules poids lourds en ville, Ain El Turck ,reste ce lieu où tous les véhicules à grands tonnages circulent en toute impunité.

C’est dans la perspective d’une amélioration de la circulation à l’approche de la saison estivale qu’un projet intégré, doit être concrétisé en toute urgence par les autorités locales y compris le corps de la gendarmerie et celui de la police tout en associant aussi bien les bureaux d’études que la société civile pour atténuer les problèmes de circulation routière qui continue de rencontrer d’énormes “difficultés” à l’intérieur du tissu urbain du chef lieu de cette grande daïra.

Située dans une zone touristique de grande importance et drainant des centaines voire des milliers de véhicules par jour en plein saison chaude la daïra de Aïn El-Turck qui veut se hisser en véritable cité balnéaire ne semble pas prendre en compte tout ces paramètres pour valoriser au mieux le tronçon routier qui ne répond plus à la demande actuelle et réactualiser le schéma de circulation de la ville.

Pourrait-on intégrer cette culture touristique propre à nos voisins et vendre tout simplement notre image de marque par une meilleure prise en charge en s’y impliquant tous ???



Bien que nous ne soyons pas directement concernés, pour l'instant, cet article pourra peut-être mettre un peu de baume au coeur de tous ceux qui ont des membres de leur famille inhumés dans d'autres cimetières que celui
d'Aïn-EL-Turck.




Urbanisation côtière en Algérie, Processus et impacts sur l’environnement :

Le cas de la baie d’Aïn el Turck

Ghodbani Tarik et Semmoud Bouziane


A quelques kilomètres d’Oran, la zone côtière d’Aïn el Turck connue auparavant pour ses belles plages, a subi depuis quelques décennies une urbanisation incontrôlée touchant essentiellement son domaine public maritime (DPM). Actuellement, sur les parties hautes des plages comme Saint Roch, Paradis, Bouisseville ou Trouville s’alignent des villas de un à deux étages, des garages à bateaux et de grands hôtels. L’empiètement sur ces espaces pourtant protégés par plusieurs lois, a participé à l’érosion de la bande sableuse et à la régression de l’activité touristique balnéaire. Une situation qui reflète une nette difficulté dans la gestion et la protection de cet espace convoité et fragile.

Notre étude de la zone côtière d’Aïn el Turck va aborder quatre points : la relation entre la « bétonisation » du rivage et le changement du trait de côte, l’évolution de l’urbanisation et les stratégies d’occupations, les types de concurrence qui existent entre différents usagers sur l’appropriation du foncier littoral et enfin, les difficultés éprouvées dans la protection du domaine public maritime par les services gestionnaires.

La méthode du travail est basée essentiellement sur deux approches : la première est la comparaison entre plusieurs photos aériennes, à différentes dates, pour l’identification des changements naturels affectant le rivage en relation avec l’évolution de l’urbanisation de la côte. La seconde est la réalisation d’entretiens avec les principaux acteurs du territoire et l’analyse des discours formulés par les différents groupes d’intérêts, souvent en situation de conflit.

La zone littorale d’Aïn el Turck est un exemple d’espace convoité au cœur de multiples conflits. Sa dégradation  résulte essentiellement de l’urbanisation incontrôlée des plages et de l’érosion de la bande sableuse. L’intégration du rivage dans le domaine public maritime devait assurer une protection efficace contre toute action anthropique pouvant perturber son équilibre naturel. Mais l’absence d’instruments efficaces, l’inefficacité de l’autorité des pouvoirs publics dans le contrôle de l’urbanisation et les conflits d’usages ont conduit à une urbanisation  non  maîtrisée du rivage qui a altéré l’image de cette zone côtière. La récupération des plages, par la démolition des constructions dans le cadre d’une mise en valeur touristique de la baie paraît peu réaliste. Le refus des élus locaux d’approuver le POS se justifie par l’absence d’une vision globale d’indemnisation et l’inexistence d’un potentiel foncier susceptible de compenser les expropriations. Aussi les orientations des outils régionaux d’aménagement qui préconisent de faire de la baie d’Aïn el Turck un pôle touristique national sont mises en échec. La poursuite des modalités actuelles d’occupation ne peut en revanche qu’aggraver la fragilité des équilibres dynamiques. Un compromis entre une option « aménagiste » radicale et le maintien d’un statuquo peu favorable au développement durable mais reflétant la situation sociale ne peut se réaliser que dans le contexte d’une véritable stratégie de gestion intégrée de zone côtière qui reste à mettre en œuvre en Algérie.

Photo 1 : Plage Saint-Roch (années 1940) : premières maisons en retrait du trait de côte.
Cliché : Archive de la commune d'Aïn el Turck.
Photo 2 : Plage Saint-Roch (printemps 2004) : densification des constructions, érosion de l’estran et recul du trait de côte.
Cliché : Anonyme, 2004.


Photo 3 : Carte postale ancienne
Photo n° 4 : Plage à Bouisseville (cliché Ghodbani et Semmoud)



Ghodbani Tarik et Semmoud Bouziane :
Urbanisation côtière en Algérie, Processus et impacts sur l’environnement : Le cas de la baie d’Aïn el Turck », Études caribéennes [En ligne], 15 | Avril 2010, mis en ligne le 06 avril 2012, consulté le 25 octobre 2013. URL : http://etudescaribeennes.revues.org/4431  ; DOI : 10.4000/etudescaribeennes.4431
Ghodbani Tarik : Maître de Conférences en géographie ; Département de géographie et aménagement du territoire, Université d’Oran Es-Senia, Algérie ;  ghodbani_tarik@yahoo.fr
Semmoud Bouziane : Professeur des Universités ; UFR géographie et environnement, Université de Paris 8 Vincennes St Denis, France



Document officiel authentique remis aux recrues partant pour l'Algérie
Extrait de l'ouvrage de Louis de Saint-Quentin
"ALGERIE INCONNUE" (1958)


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Pour information
:


"Le Premier Homme"... Film de Gianni Amelio, où il est question du pays perdu d'Albert Camus... (voir critique ci-dessous)

"Le Premier Homme" de Gianni Amelio, d'après le roman posthume (et inachevé) d'Albert Camus... L'enfance de Camus, son retour en Algérie en 1957, pendant les évènements, la relation avec son maître d'école qui disait : "L'enfant porte en germe l'homme qu'il deviendra"...

Un beau film, poignant et émouvant, que je vous conseille d'aller voir. Il doit passer du côté de chez vous, en ce moment.

Robert Costa


Critique :

"Gianni Amelio porte à l'écran le roman posthume Le Premier Homme et met en scène les proches très attachants de l'écrivain.

Près de la voiture accidentée où Albert Camus venait de trouver la mort, le 4 janvier 1960, on retrouva une serviette de cuir contenant le manuscrit d'un roman autobiographique inachevé : Le Premier Homme. À travers le personnage de Jacques Cormery, Camus, désormais Prix Nobel, à la fois célébré et contesté pour ses positions sur l'Algérie, plonge dans l'obscurité de ses origines. C'est le livre du retour: retour au pays perdu, à l'enfance lointaine, au père mystérieux, ce jeune soldat tué à 25 ans au début de la Grande Guerre.

En le portant à l'écran, le cinéaste italien Gianni Amelio a choisi de rapprocher le héros fictif de son auteur: Jacques Cormery (Jacques Gamblin), écrivain connu, revient en 1957 dans une Algérie en pleine tourmente, qu'il considère encore comme sa patrie, mais où il est trop tard pour prêcher la compréhension et la paix. Ce présent historique ouvre sur la mémoire intime, lorsque Cormery rend visite à sa mère, à son oncle, ou à son ancien instituteur. Nul effet "petite madeleine", même si Amelio a été frappé par les correspondances avec sa propre histoire d'enfant pauvre de Calabre, dont le père, comme beaucoup d'Italiens, avait émigré : "Nous avons en commun l'absence du père, le fait d'avoir vécu entre deux femmes au caractère très fort… Il y a eu un ressort en moi qui m'a poussé à étudier, un peu comme le jeune Camus. Et tout comme lui, j'ai eu la chance de rencontrer un enseignant à l'école élémentaire qui a eu un rôle déterminant."

La mère, douce, impuissante.

En accentuant la dimension biographique, le réalisateur sacrifie l'épaisseur romanesque pour faire surgir des moments et des figures qui racontent ce monde d'autrefois. Le film en garde quelque chose de livresque, il se feuillette scène après scène comme un album aux illustrations surannées, mais c'est aussi par cette fixité un peu scolaire, ces cadrages carrés, cette rudesse sans fioriture, qu'il s'accorde à son propos. Il y passe des odeurs d'encre et de craie, des souvenirs de punition, des espoirs de fête, le mutisme de gens qui ne savent pas dire, qui entendent mal, mais qui laissent filtrer la tendresse et la tristesse.

"Il prend le risque de la simplicité, le risque du temps. Gianni Amelio se concentre sur la vérité. La vérité intérieure et la vérité des lieux", dit Jacques Gamblin, qui apporte au personnage de Cormery sa sensibilité méditative. Il est celui qui regarde, qui absorbe, et se souvient. "Le Premier Homme évoque avec pudeur la mort des proches, la disparition d'un rêve, le saccage d'une terre", ajoute Denis Podalydès, fils de pieds-noirs, qui campe un instituteur à l'ancienne, à l'autorité bienveillante, attentive et stimulante. Ce sont les êtres qui importent. L'oncle sourd, l'âpre et terrifiante grand-mère, à l'opposé de la mère, douce, impuissante, écrasée de travail, qui est toujours vue, qu'elle soit jeune (Maya Sansa) ou âgée (Catherine Sola), à travers les yeux émus de son fils. On est loin des gens à la mode, et des paysages d'aujourd'hui. Gianni Amelio et ses interprètes semblent avoir retrouvé des portraits oubliés, et leur rendre, avec une vie révolue, leur charge d'humanité."




Savez-vous que M. SEGHIER Ben Ali, instituteur à Aïn-El-Turck, chargé des classes d'initiation à la langue française pour les non francophones avant le CP (Photo : 4ème rangée, photo de droite), a été nommé Président de la Délégation Spéciale à la Ville d'Oran de 1965 à 1967.

Puis, il sera élu Président de l'Assemblée Populaire Communale (Maire) d'Oran en 1967, poste qu'il occupera jusqu'en 1975.

 (Cf : Jean Gimenez et Wikipédia)
(le 18/11/2012)

Mis à jour le 07/07/2022
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