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Telle une fantastique machine à remonter le temps, la platine sur laquelle je venais de lancer un vieux 33 tours de Sidney Bechet me conduisit, par le magie du son et de sa courbe, jusqu'au tout début des années 50.
Le mythique disque noir, un peu semblable à la délicieuse madeleine de notre enfance, allait me donner l'occasion de me replonger dans les vagues... souvenirs des plages de la Corniche oranaise et de celle d'Aïn-
Alors -
Il est fort probable que cette passion soit née chez moi, le jour où mon frère Guy, mon aîné de 2 ans, remporta le premier prix du Radio-
Je me souviens aussi que, outre la kyrielle de petits lots offerts par les commerçants du quartier tels que des vins fins, des livres, de la vaisselle de limoges, il reçut, en récompense suprême, un tourne-
C'est pourtant Léo Ferré qui "avec le temps", deviendra plus tard pour moi, le poète musicien que je finis par leur préférer même si, quelque part, j'ai toujours gardé "un faible" pour la chanson "Quand il est mort le poète" qu'il m'arrive encore de chanter au sein de la chorale de quartier que j'anime.
Chorale d'un quartier montalbanais "Les voix de l'Esplanade"
Bien au-
Aujourd'hui le fameux vinyle des années 50 qui revient à la mode, m'offre enfin la possibilité de lui redonner vie en évoquant ci-
Henri et Guy sur la Place d'Aïn-
"Un Dimanche... bien branché"
Cet été là, mes parents eurent l'opportunité d'occuper, durant deux mois, une belle villa située en front de mer d'Aïn-
Ce fut grâce à ma tante Adrienne qui habitait vers le milieu de la rue Louis Pasteur et donc à quelques encablures de là, que ses propriétaires, qu'elle connaissait bien, lui demandèrent de leur trouver quelqu'un de sa famille pour en assurer la garde, durant les longues vacances qu'ils devaient prendre en Métropole.
Ainsi donc, mes parents acceptèrent cette proposition avec d'autant plus de facilité qu'elle ne comportait aucune contrainte particulière sauf celle d'en assurer le bon entretien et de veiller à l'arrosage d'un joli jardin qui se trouvait "côté mer". Cette villa "de rêve" nous permit à Guy et à moi de goûter sans limite et à toute heure, des jeux et plaisirs de la plage, y compris certaines nuits, lorsque le clair de lune qui n'était pas aussi réputé que celui de Maubeuge éclairait notre chemin.
Pas étonnant non plus que, dans de telles conditions d'hébergement, mon grand frère Henri, qui travaillait au Central téléphonique d'Oran, ait eu l'idée d'inviter, un dimanche de Juillet, "tous les copains de sa bande" comme aurait dit Renaud, à venir passer la journée au bord de l'eau.
Après le déjeuner où poissons, viandes et saucisses furent grillés au feu de bois, la joyeuse bande composée de garçons et de filles d'Oran et d'Aïn-
qui, apparemment, étaient plutôt amateurs de Jazz et de musique latino-
Voyant que l'ambiance, tout comme la température, commençait à monter sous l'effet du chaud soleil de juillet mais, aussi de celui des fumées et vapeurs de cigarettes anglaises et des digestifs anisés, Henri les invita à descendre sur la plage, pour se rafraîchir... les idées !
C'est alors que son meilleur copain, Roland P., lui fit une proposition sous forme de boutade.
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Avec une telle garantie, Henri finit par lui donner "quitus" un peu comme lorsqu'il recevait le certificat de conformité d'un chantier !
Et voilà donc comment, pendant que ses copains et copines prenaient un bain de "dégrisement", ce brave Roland, se transporta jusqu'à son atelier à Oran où il récupéra deux tourets de câbles électriques ainsi que du matériel de chantier.
Fort heureusement la main d’œuvre, même si elle n'était pas trop qualifiée, ne manquait pas d'ardeur et sous la conduite d' Henri qui dirigeait le chantier, Roland réussit à "faire le branchement" en un peu moins des deux heures, qu'il avait initialement prévu !
Preuve était faite une fois de plus, qu'il n'y a rien de mieux que d'avoir un ami électricien si on veut que... le courant passe bien !
Et c'est ainsi que pour la première fois de leur vie, les riverains et quelques autres baigneurs intrépides qui connaissaient cette crique difficile d'accès, virent de leurs yeux et entendirent de leurs oreilles une bande de jeunes chanter et danser la Samba et le Meringué comme peuvent le faire les Brésiliens à Copacabana, à Rio !
Puis comme la nuit commençait à tomber, Roland brancha deux projecteurs qui bien entendu, mirent en lumière ce petit coin de la plage qui resta allumé et animé durant toute une partie de la nuit.
Finalement on ne saura jamais à quelle heure les copains et les copines repartirent pour Oran ni combien de baisers furent échangés durant cette "chaude" nuit de Juillet mais en revanche, je crois me souvenir que ce fut ce soir là qu'Henri fit la connaissance d'une jolie jeune-
De nos Jours...
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L'histoire que je viens de vous raconter, qui date des années 50, se poursuit de nos jours entre Marseille et Toulon puisque c'est là que réside une grande partie de ma famille.
Si l'époque du disque vinyle est loin derrière nous, en revanche, par un heureux concours de circonstances, il se trouve qu'une jeune-
Avec sa maman, Ghislaine, elle vient de tourner son premier court-
Quel honneur et quel bonheur pour nous, de voir que grâce à cette jeune génération, notre histoire et nos mémoires vont pouvoir, si nécessaire, "entrer en résistance" si d'aventure, les historiens de l'intelligentsia faisaient l'impasse sur cette date...
En attendant, il y a dans ces images et dans cette voix quelque chose d'indicible qui me fait penser... à un parfum d’Éternité.
Épilogue
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Mon histoire se termine comme elle avait commencé... c'est à dire par l'écoute d'un air des années 50 gravé sur un vieux vinyle que je viens de sortir délicatement de sa pochette cartonnée.
Parmi tous ces disques que vous devez avoir rangés au fond d'une armoire ou d'un placard, je suis certain que mon récit va vous donner envie de les ressortir et, après les avoir "cajolés, bichonnés", regardés sur chaque face à la recherche d'une rayure éventuelle, de les faire tourner... à la bonne vitesse* en posant, sans trembler la fameuse tête de diamant sur cette surface magique qui va vous faire entendre un son d'une "chaleur" à nulle autre pareille.
A vos chronos* et à votre tourne-
« C'est extra ! »
René Montaner
* Pour les "forts en Maths et Physique" et ils sont nombreux... un 33 tours mesure 30cm de diamètre et tourne à la vitesse de 33,33 tours... à la minute)
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René Montaner (Montauban Juin 2015)